Criminologie autochtone: prévalence, explications théoriques et solutions
Academic Discipline: Criminology (French)
Course Name: Criminology (French)
Assignment Subject: Indigenous Criminology
Academic Level: Undergraduate-4th Year
Referencing Style: APA
Word Count: 1,590
Criminologie autochtone : prévalence, explications théoriques et solutions
Une analyse de l’interaction entre les communautés autochtones et le système de justice pénale est une analyse de l’effet des gouvernements coloniaux sur les résultats de ces communautés, en tant que marginalisées. L’extension des pratiques coloniales dans la société contemporaine par le biais du néocolonialisme a entraîné une criminalisation persistante de l’autochtone, ce qui présente un défi pour la réalisation des objectifs internationaux en matière de droits de l’homme, et un succès réduit dans la lutte contre la surreprésentation des individus autochtones dans les systèmes de justice pénale. Ce document, axé sur les communautés autochtones du Canada, met en évidence la prévalence de la surreprésentation autochtone dans le système de justice pénale, discute des raisons des tendances actuelles et propose des solutions pour résoudre les problèmes. Il sera démontré que, sans le changement des politiques de justice pénale dans une perspective eurocentrée, la mise en œuvre des appels à l’action de la Commission Vérité et Réconciliation serait inefficace, conduisant à la perpétuation du problème social.
Prévalence de la surreprésentation autochtone
Selon l’enquête de 2011, 4,3 % de la population canadienne s’identifie comme étant des Canadiens autochtones, ce qui englobe les Premières Nations, les Inuits et les Métis (Cunneen et Tauri, 2019). Malgré cette faible population, les adultes autochtones avaient une prévalence de 28 % d’admissions dans les prisons fédérales et de 27 % dans les systèmes carcéraux provinciaux et territoriaux (Cunneen et Tauri, 2019). Fait intéressant, alors que le public, les décideurs et les praticiens sont de mieux en mieux informés sur la façon dont les politiques coloniales ont causé la surreprésentation, les chercheurs ont observé qu’après l’an 2000, l’augmentation du nombre d’Autochtones dans le système carcéral a encore augmenté à un rythme beaucoup plus rapide (47%) que les autres Canadiens. (12 %) (Cunneen et Tauri, 2019). D’un point de vue différent, au sein du système pénal, Cortez (2022) mentionne que le risque de victimisation est 6 fois plus élevé pour les membres des communautés autochtones. En revanche, Moreau (2021) note que les victimes autochtones sont 30 % moins susceptibles de signaler aux autorités les crimes commis contre elles.
Explications théoriques des tendances en criminologie autochtone
Alors que plusieurs théories ont tenté d’expliquer la criminologie, la plus significativement liée aux problèmes de criminologie autochtone est les théories sociologiques, qui soutiennent que le comportement criminel est le résultat de facteurs sociaux qui influencent les comportements de l’individu (Mucchielli, 2018). Plus précisément, la théorie des conflits et la théorie de l’étiquetage semblent aborder spécifiquement la compréhension des interactions entre le gouvernement colonial et les individus autochtones qui aboutissent à la criminalisation de l’autochtonie. D’après la théorie des conflits, différentes factions sociopolitiques, alors qu’elles tentent de négocier la coexistence, s’engagent dans des conflits et, par conséquent, les membres de l’un ou l’autre groupe qui estiment que leurs intérêts ne sont pas respectés, s’engagent dans des activités criminelles. Par extension, la théorie de l’étiquetage suggère qu’une fois qu’un individu est étiqueté comme criminel, il exécute ce que l’on attend de l’étiquette. Cependant, une compréhension différente des deux émerge de la perspective constructiviste, où, dans la construction des normes, les gouvernements coloniaux qualifient les comportements autochtones de criminels, et la perception publique se développe autour de ces conceptualisations et cadrages, aboutissant à l’hypothèse des individus autochtones comme agissant criminellement dans la poursuite de leurs propres intérêts.
À partir de ces explications, il devient alors évident que l’interaction entre les colons colons et les individus autochtones était historiquement négative. Avec chacun des groupes en concurrence pour les ressources disponibles, en particulier la terre, le colon colonial, avec plus de pouvoir, a criminalisé les actions des autochtones dans la poursuite de leurs intérêts en tant que criminels. En conséquence, des politiques ont été élaborées pour sauvegarder les intérêts coloniaux des colons, ce qui, en conflit avec les intérêts autochtones, signifiait que les intérêts autochtones étaient criminalisés. Par exemple, lors d’une entrevue, un résident du Québec a déclaré : “Nos résistances sont aussi des formes de critique radicale de ces représentations et des modes de contrôle social qui se traduisent concrètement en ressentiment, violences et jalousies excessives des pêcheurs euro-québécois envers les pêcheurs autochtones.” (Ross-Tremblay & Dupuis-Déri, 2021, p. 162). Ici, avec le soutien des gouvernements colonisateurs, les pratiques autochtones telles que la pêche, bien qu’elles soient similaires aux communautés coloniales, ont été criminalisées. Essentiellement, selon les perspectives théoriques ci-dessus, les pratiques culturelles et économiques autochtones visant à garantir leurs propres intérêts étaient en conflit avec celles des colons, ce qui les a conduits à être qualifiés de criminels, d’où la forte représentation des individus autochtones dans le système pénal.
Une autre explication théorique émergente est la théorie du cadrage, qui explique que la manière dont un problème est présenté au public détermine la manière dont il est perçu par ce public spécifique. Cela détermine la perception de la gravité d’un crime et la peine qu’il justifie. Monette-Tremblay (2018) décrit à quel point le cadrage était problématique dès l’époque coloniale. L’auteur décrit, en présentant les cultures et les pratiques autochtones comme « le problème indien », la perception du public, et par extension les dirigeants et les administrateurs de la politique, comprenaient les cultures autochtones comme un enjeu social qui allait à l’encontre de la construction de l’identité canadienne. . De plus, présenté comme un problème urgent, on peut alors soutenir qu’il y avait un besoin urgent de contrôler la manifestation du problème, ce qui, à partir des théories criminelles traditionnelles de l’époque, signifiait des mesures correctives, y compris l’incarcération, qui supprimait l’individu autochtone. de participer à la société. De ce point de vue, la représentation de l’autochtonie comme un problème social par les colons a conduit à des pratiques de condamnation injustes des individus autochtones.
Solutions à la surreprésentation
D’après les explications des raisons du problème actuel, on peut soutenir que trois solutions peuvent être mises en œuvre pour réduire l’injustice du système de justice pénale contre les communautés autochtones. Le premier est l’élimination des structures sociales qui conduisent à des conflits entre les communautés en ce qui concerne la distribution et le partage des ressources. Ici, l’appel à l’action 45(i) de la CVR recommande que les structures sociales initialement établies dans le cadre des traités colons/autochtones prévoyant le partage des ressources, y compris la terre, soient réaffirmées et renforcées. Ce qui est impliqué ici, c’est que les concepts d’autochtonie qui ont été utilisés pour donner la priorité aux intérêts coloniaux des colons par rapport à ceux des communautés autochtones devraient être répudiés. Ce serait important puisque la conceptualisation des revendications territoriales autochtones comme un comportement criminel est l’une des raisons de la surreprésentation. En répudiant de tels concepts, l’idée que les communautés autochtones luttent pour leurs intérêts est criminelle serait éliminée, ce qui réduirait la criminalité.
Deuxièmement, en ce qui concerne l’étiquetage, le problème est que, le gouvernement en étiquetant les comportements autochtones comme criminels et l’individu autochtone comme criminel, l’individu assume l’exécution de l’étiquette. Par exemple, Maitra (2020) a découvert que les enfants étiquetés comme « pauvres » étaient plus susceptibles d’être stigmatisés et, par extension, de participer à des activités de gangs. De même, les individus autochtones étant étiquetés avec des étiquettes stigmatisantes, notamment pauvres et criminels, ils courent un risque plus élevé de participer à des activités criminelles. La recommandation est de sensibiliser les sphères publiques et politiques aux implications négatives d’un tel étiquetage pour la communauté autochtone. Cela contribuera à réduire la stigmatisation non seulement des criminels mais aussi de l’autochtone. Par extension, cela réduira la nécessité pour les personnes concernées d’accomplir ce que sont les attentes sociales, et ainsi de réduire le risque de rencontres négatives avec le système de justice pénale, réduisant ainsi la surreprésentation de la population.
Enfin, concerne le cadrage des problèmes. Il est recommandé que le gouvernement prenne l’initiative de revendiquer la responsabilité du cadrage initial du « problème indien » et élabore en permanence des politiques qui reflètent le nouveau cadrage des problèmes sociaux auxquels le Canada est confronté. Plus précisément, il est recommandé que les concepteurs de politiques commencent à définir les problèmes comme un problème colonial. Cela nécessiterait la réorganisation des cadres politiques fondamentaux comme une intégration de la communauté des colons dans les cultures autochtones, par opposition aux cultures autochtones dans les cultures des colons. Cela signifie que le gouvernement et les décideurs devraient commencer à établir des moyens de faire des cultures autochtones une culture majoritaire plutôt qu’une communauté minoritaire. Plus précisément, la mise en œuvre des appels à l’action de la CVR contribuerait à recadrer les problèmes sociaux comme étant basés sur les Autochtones plutôt que sur le colonialisme, éliminant ainsi la perception de la gravité du problème.
Conclusion
Cet article visait à discuter de la criminologie autochtone, en soulignant la prévalence de la surreprésentation autochtone dans le système de justice pénale, en offrant des perspectives théoriques et en proposant des solutions au problème. La raison de la surreprésentation autochtone est les structures sociales et les étiquettes créées à l’époque coloniale, qui ont construit un environnement où l’autochtonie était perçue comme criminelle. De plus, la question a été présentée comme un problème social grave qui a rendu le public, et les décideurs assument sa gravité et donc l’étendue de la punition que l’autochtonie justifiait. La solution consiste à mettre en œuvre les appels à l’action proposés par la Commission Vérité et Réconciliation dans la mesure où elle recommande la déstabilisation des structures qui provoquent des conflits d’intérêts, qui qualifient l’autochtonie de criminel et qui présentent le comportement autochtone comme des problèmes sociaux importants.
Références
Cortez, C. (2022). Decolonization and Criminology. Decolonization and Justice: An Introductory Overview.
Cunneen, C., & Tauri, J. M. (2019). Indigenous peoples, criminology, and criminal justice. Annual Review of Criminology, 2, 359-381.
Maitra, D. R. (2020). For Me, They Were the Good Old Days”: Retrospective Narratives of Childhood Experiences in ‘the Gang. Genealogy, 4(3), 71.
Monette-Tremblay, J. (2018). La Commission de vérité et réconciliation du Canada: une étude de la sublimation de la violence coloniale canadienne. Revue québécoise de droit international/Quebec Journal of International Law/Revista quebequense de derecho internacional, 31(2), 103-142.
Moreau, G. (2021). Police-reported hate crime in Canada, 2019. Juristat: Canadian Centre for Justice Statistics, 4-38.
Mucchielli, L. (2018). La sociologie française du crime doit-elle quelque chose à Durkheim?. Durkheim aujourd’hui, Presses Universitaires de France.
Ross-Tremblay, P., & Dupuis-Déri, F. (2021). Luttes autochtones: entre la mémoire et l’oubli. Revue Possibles, 45(1), 161-168.
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